Construire sa maison sur un sol argileux : c’est possible ?

Construire sa maison sur un sol argileux

Il y a toujours un certains nombres de paramètres à évaluer lorsque vous voulez construire votre maison et particulièrement sur un sol argileux. En effet, si le constructeur ne tient pas compte de ses préalables lors de l’étude du terrain, cela peut avoir de lourdes conséquences sur la maison construite.

Une maison construite est soumise aux gonflements et rétractations du sol qui peuvent avoir de graves conséquences sur la maison construite sur ce terrain.

Avant donc que vous ne construisiez une maison sur sol argileux, une étude géotechnique sérieuse s’impose, elle permettra d’évaluer les risques et à proposer des fondations adaptées, voire une structure particulière. Est-ce donc possible ? On en parle dans cet article.

Les règles à respecter avant de construire sur un sol argileux

Voici donc les conseils préventifs que vous devez suivre pour faire construire votre maison sur un sol argileux.

Mouvements d’un sol argileux : adapter les fondations

Le comportement d’un sol argileux est similaire à celui d’une éponge. Les eaux pluviales hydratent le sol, ce qui entraîne son gonflement, pendant ce temps les périodes sèches causent sa rétractation.

Ces mouvements sont communément appelés retrait-gonflement des argiles, ils rendent les fondations d’une maison plus vulnérables. Les fissures et l’affaissement du dallage sont les principaux désordres causés par le RGA.

Une étude préalable est nécessaire avant de construire sur un tel terrain. L’ancrage des fondations, en particulier, doit être consciencieusement étudié. La profondeur minimale va de 0,80 mètres à 1,20 mètre. Dans tous les cas, il convient de veiller à l’homogénéité de la profondeur d’ancrage des fondations dans le sol.

Construisez une maison dotée d’une structure renforcée

Dans le cadre d’une construction sur un sol argileux, une structure rigide est vivement recommandée. Certaines techniques spécifiques sont utilisées pour la construction comme :

  • L’utilisation de chaînages horizontaux pour ceinturer les parois porteuses et les murs de remplissage. Ces chaînages doivent être fermés et continus. La hauteur de ses chaînages doit par ailleurs atteindre le niveau des planchers ;
  • la réalisation de chaînages verticaux de chaque côté des joints de fractionnement, ainsi que dans les angles rentrants et saillants ;
  • L’étroite surveillance des liaisons entre les chaînages verticaux et horizontaux de la structure.

Mise en place d’une ceinture étanche lors de la construction

Les déséquilibres hydriques sont dangereux pour la construction. Cela étant, la construction d’un bâtiment sur un sol argileux accroît les pressions de gonflement. Il est de ce fait important de réaliser une ceinture étanche sur tout le périmètre de la maison.

Vous pouvez également recourir à un dallage imperméable périphérique ou à une géo membrane, qui soit aussi large que possible. Ces dispositifs permettent de minimiser l’évaporation de l’eau du sol sur lequel repose la maison. Retenez que plus la perte hydrique est importante, plus les risques de fissures sont élevés.

L’importance de la conformité des raccordements d’eau

Les raccordements d’eau doivent impérativement être reliés au réseau collectif. C’est une disposition importante qui permet de pallier aux conséquences de l’humidité.

Si ce raccordement au réseau collectif s’avère impossible, alors les zones de rejet de l’eau doivent se situer à au moins une quinzaine de mètres de la maison. L’étanchéité des canalisations joue également un rôle important.

En outre, vous devez favoriser les tranchées drainantes qui aident à éviter les variations localisées d’humidité.

Les recommandations à suivre en matière de construction sur un sol argileux

La prévention du risque lié au retrait-gonflement des sols argileux n’interdit pas la construction d’une maison. Elle nécessite plutôt la mise en œuvre de mesures relativement simples d’adaptation du bâtiment si celui-ci se situe dans une zone exposée au risque de retrait-gonflement des sols argileux :

1. Adaptez les règles de construction concernant les projets de maisons individuelles et leurs extensions

Couler du béton sur un sol argileux présente quelques particularités. La profondeur des fondations doit tenir compte de la capacité de retrait du sous-sol. À titre indicatif, on considère que cette profondeur d’ancrage doit être au moins égale à celle imposée par la mise hors gel et atteindre au minimum 0,80 mètres en zone d’aléa faible et moyen et 1,20 mètres en zone d’aléa fort.

Hors mis cela, les fondations doivent être ancrées de manière homogène sur tout le pourtour du bâtiment. En particulier, les sous-sols partiels qui induisent des hétérogénéités d’ancrage sont à éviter.

Il convient de préférer les sous-sols complets aux sous-sols partiels et les radiers ou planchers sur vide sanitaire plutôt que les dallages sur terre-plein.

La structure du bâtiment doit être suffisamment rigide pour résister à des mouvements différentiels, d’où l’importance des chaînages horizontaux et verticaux convenablement armés. Deux éléments de construction accolés et fondés de manière différente doivent être désolidarisés et munis de joint de rupture sur toute leur hauteur pour permettre des mouvements différentiels.

2. Évitez les variations d’humidité autour du bâtiment

Tout élément de nature à provoquer des variations saisonnières d’humidité du terrain (arbre, drain, pompage ou au contraire infiltration localisée d’eaux pluviales ou d’eaux usées) doit être le plus éloigné possible de la construction. Il convient de privilégier le rejet des eaux pluviales et des eaux usées dans les réseaux collectifs lorsque ceux-ci existent.

En outre, on considère que l’influence d’un arbre s’étend jusqu’à une distance égale à au moins sa hauteur à maturité. Sous la construction, le sol est à l’équilibre hydrique alors que tout autour il est soumis à évaporation saisonnière, ce qui tend à induire des différences de teneur en eau au droit des fondations.

Pour l’éviter, il convient d’entourer la construction d’un dispositif, le plus large possible, sous forme de trottoir périphérique ou d’un écran anti-racines, qui protège sa périphérie immédiate de l’évaporation.

3. Contrôler la végétation autour du bâti

Toute plantation d’arbre ou d’arbuste à une distance de tout bâtiment existant ou de projet de construction, inférieure à sa hauteur à maturité est à proscrire. Par ailleurs, il est nécessaire de procéder à l’élagage régulier des plantations existantes.

Il est donc possible de construire une maison sur un sol argileux. Cependant vous devriez respecter certaines règles préventives et des recommandations.

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